Le 16 juin 1815, prélude à Waterloo.

 

Voici l’étude du commandant Bourguet, parue dans le Moniteur Militaire en 1903. Cette étude porte sur la manière dont les chefs de guerre qu’étaient Napoléon, Blücher et Wellington ont géré leurs forces lors de la campagne de Belgique de juin 1815.

Cette étude est très importante pour la compréhension des options prises par les hauts commandements, surtout si l’on a en mémoire que Napoléon disposait d’une armée tourmentée par les trahisons de 1814, peu encline à la discipline; que Blücher commandait une armée en pleine réforme (voir les dossiers I et II) et que Wellington avait à commander à une véritable mosaïque de troupes de toutes nationalités.

Le 15 juin 1815, l’armée française entre en Belgique en suivant le couloir qui conduit de Marchienne à Charleroi et s’avance sur la ligne de soudure des zones de cantonnement des deux armées ennemies. Napoléon a l’intention, non de continuer à s’engager plus avant dans cet étau, mais de frapper si possible, sans retard, l’armée prussienne, qu’il sait à la fois mieux concentrée et plus dangereuse.

De tout le jour, on n’a pas vu un seul Anglais. Les avant-postes prussiens se sont repliés sans grande résistance vers le Nord-Est, découvrant la route de Bruxelles. Napoléon en conclut que les Alliés, surpris, se retirent par des lignes de retraite divergentes sur Bruxelles, sur Liège ou sur Namur; ce qui lui permettra de les battre sans peine, isolément.

Mais il faut, avant tout, rendre leur séparation définitive. En conséquence, le 16 juin, aux premières heures du jour, à Charleroi, Napoléon ordonne à Ney de prendre, avec l’aile gauche, une position d’attente, au-delà des Quatre-Bras; et à Grouchy de se porter avec l’aile droite sur Sombreffe et Gembloux. Napoléon appuiera l’aile droite avec ses réserves et interviendra dans une bataille contre l’armée prussienne si celle-ci fait front. Dans le cas contraire, il rejoindra Ney et marchera alors rapidement sur Bruxelles.

Espérant une bataille sur son flanc droit (contre les Prussiens), l’Empereur prescrit au maréchal Ney de détacher une de ses divisons d’infanterie vers Marbais afin d’inquiéter le flanc droit des Prussiens.

Les renseignements qu’il reçoit, peu de temps après avoir expédié ces ordres, viennent d’ailleurs bientôt lui démontrer qu’il n’entrera pas à Bruxelles sans combats. En effet, Grouchy lui signale de fortes colonnes prussiennes dans la direction de Brye ainsi qu’à Saint-Amand. Un autre rapport l’informe de la présence d’unités ennemies aux Quatre-Bras. Napoléon fait adresser un nouveau courrier à Ney afin de l’encourager à attaquer énergiquement les forces anglo-néerlandaises, estimées très inférieures aux siennes. Afin de constituer une réserve au maréchal Ney, le VIe Corps de Lobau est maintenu à Charleroi.

Ces dispositions prises, l’Empereur part pour Fleurus où il arrive peu avant midi. Il y trouve le maréchal Grouchy qui a été stoppé dans sa marche par la proximité des prussiens dans le secteur de Sombreffe. Ayant écouté le rapport de son lieutenant, Napoléon monte dans un moulin de briques afin de reconnaître les positions prussiennes.

Du haut de son observatoire Napoléon n’aperçoit guère que le Corps de Zieten qui est déjà en position; ceux de Pirch Ier et de Thielmann étant encore dérobés à sa vue dans les fonds de Sombreffe et de Tongrinne. Il juge alors qu’il n’a devant lui qu’un seul Corps ennemi.

Avec les forces qu’il a directement sous la main, il peut sans doute attaquer d’emblée; mais il réfléchit à l’intervention possible du gros de l’armée prussienne. En outre, la position prise par Zieten, le dos à Bruxelles, lui fait supposer, à tort, que Blücher a l’intention de prendre sa ligne de retraite droit sur Wellington, ce qui lui suggère une audacieuse manœuvre.

Au lieu de pousser les Prussiens sur la route de Liège, c’est-à-dire dans le sens de la marche, il va converser par sa gauche et attaquer face à Bruxelles en demandant à Ney d’intervenir avec une partie de ses forces afin d’envelopper les Prussiens. Enfin, comme l’intervention de Ney ne peut se produire avant quelques heures et que, par ailleurs, sa conversion à gauche va découvrir son flanc droit, il juge prudent d’attendre l’arrivée du IVe Corps de Gérard pour attaquer.

De son côté, Blücher, en observation au moulin de Brye, voit l’armée française prendre position. Il prescrit alors au IIe Corps de Pirch Ier et au IIIe Corps de Thielmann de s’établir selon les dispositions prévues (voir dossiers I et II). La mise en mouvement des ces troupes fait prendre conscience à Napoléon qu’il a devant lui la majeure partie de l’armée prussienne et non une simple arrière-garde comme il le pensait jusqu’à il y a peu. La reconnaissance des positions prussiennes est à peu près terminée lorsque débute la bataille, vers 15h.

Vers 15h., Napoléon confirme à Ney, de façon pressante, sa mission d’assurer l’enveloppement non plus " d’un Corps de troupes " mais de l’armée prussienne qu’il espère prendre en flagrant délit et la battre de manière à ce que pas un canon n’en réchappe. On est tenté d’émettre quelques réserves sur cette reconnaissance des positions prussiennes du haut du moulin Naveau, sur ce plan de bataille arrêté avant les combats, sur l’évolution même de l’armée française de même que sur cette manœuvre à vide avant tout engagement.

Quelque restreint que soit le champ de bataille de Ligny, la reconnaissance à vue s’est trouvée incomplète. Napoléon s’est mal rendu compte des positions de Pirch Ier et celles de Thielmann lui ont en partie échappé. Influencé par l’impression qu’avait produite dès l’abord sur lui le déploiement de Zieten, il persiste à croire le front prussien jalonné par les points d’appui de Saint-Amand, de Ligny et de Sombreffe avec la route de Bruxelles comme ligne de retraite. Il ignore l’importance des effectifs placés en retour d’équerre de Sombreffe à Balâtre et l’orientation générale Est-Ouest du front prussien.

En fonction de ces données inexactes, Napoléon se fait de fausses idées quant aux intentions des Prussiens. Il suppose, à tort, que Blücher veut combattre le dos à Bruxelles et se ménager une retraite directe sur Wellington en cas d’échec. Il pense que, si Ney peut intervenir à temps sur les hauteurs de Saint-Amand, le gros de l’armée prussienne se trouvera pris entre deux feux et très compromis, alors que cette manoeuvre ne peut menacer sérieusement que la droite du Corps de Zieten.

Ce plan préconçu, qui ne peut aboutir à ce que l’on attend de lui, offre plusieurs dangers :

1°) Napoléon compte sur l’attaque concentrique de Ney pour prendre presque entièrement l’armée prussienne dans un filet de fer et de feu. Mais cette attaque concentrique, à supposer qu’elle se produise, est sujette à tous les aléas des attaques de cette nature et Napoléon pourra avoir, avec le maréchal Ney, sur Ligny, la même déconvenue qu’à Bautzen. Au surplus, l’intervention de Ney est demandée si tard qu’elle peut fort bien faire défaut, ou encore se produire trop tard.

Or, qu’arriverait-il dans ces différents cas ?

Napoléon a manœuvré stratégiquement, le 15, pour séparer les deux armées ennemies. En attaquant le 16, face à Bruxelles, il manœuvre tactiquement pour réunir ces deux armées. il les pousse l’un sur l’autre et lorsqu’il joue, sans nécessité, sa dernière carte, il s’impose l’obligation d’écraser Blücher d’un seul coup. En somme, rien après la bataille de Ligny n’a empêché Blücher de retraiter sur Wellington, et s’il ne l’a pas fait, c’est, semble-t-il, dans le seul but de rallier plus aisément le Corps de Bülow

2°) En conversant à gauche pour attaquer face à Bruxelles, l’armée française expose son flanc droit.

Napoléon, qui ignore la présence de tout le Corps de Thielmann de ce côté, se contente de placer Grouchy en observation face à Sombreffe avec deux Corps de cavalerie et une division d’infanterie.

C’eût été insuffisant si Thielmann avait attaqué, si surtout Bülow avait pu rejoindre. En tout cas, les dispositions prises par Napoléon paraissent bien imprudentes pour une bataille qui doit durer jusqu’à la nuit et en présence d’un ennemi qui est déjà, ou peut devenir, supérieur en nombre.

Les amateurs de tactiques mystérieuses et compliquées seront tentés d’admirer sans réserve le plan de bataille de Ligny et de lui attribuer tout le mérite d’une victoire remportée par 70.000 Français contre 80.000 Prussiens.

Les partisans de la simplicité penseront au contraire que Ligny a été une victoire malgré les graves défauts du plan de bataille; grâce, d’une part à la qualité supérieure de l’armée française; grâce, d’autre part, ainsi que nous le verrons plus loin, à la sage économie des forces qu’à su pratiquer Napoléon.

Il est pourtant difficile de voir la manœuvre de Ligny, une des plus belles inspirations tactiques de Napoléon.

Il semble bien que la victoire de Ligny aurait été remportée avec moins de risques. Il semble également qu’elle aurait rendu plus difficile la réunion ultérieure des deux armées alliées si Napoléon avait d’abord engagé la bataille tout simplement droit devant lui et manœuvré ensuite par sa gauche de manière à appuyer du côté de Ney au lieu de lancer l’ennemi entre son lieutenant et le gros de l’armée. Bref, en un mot, si Napoléon avait cherché à réunir, à souder ses forces, au lieu de fonder sur leur séparation des espérances que l’histoire des guerres ne justifie pas.

L’économie des forces au cours du combat.

Napoléon dispose de 72.000 hommes, en comptant les 10.000 de Lobau provisoirement maintenus à Charleroi et appelés à 15h. sur le champ de bataille de Ligny. Il doit donc se supposer inférieur en nombre à Blücher, même si celui-ci n’a pu encore rallier ses troupes.

S’il attaque également sur tout le front, il usera sans nul doute une plus grande proportion des forces ennemies, mais il devra aussi engager la majeure partie des siennes. Comme il aime les grosses réserves, il décide d’attaquer en force uniquement sur Ligny avec le Corps de Gérard, et à Saint-Amand avec celui de Vandamme renforcé par la 7e division d’infanterie de Girard. Il se borne alors à faire contenir la gauche prussienne par Grouchy.

Napoléon met ainsi en première ligne environ 40.000 hommes et en conserve plus de 30.000 à sa disposition. Les généraux savent, par une longue expérience, qu’ils ne doivent compter que sur eux-mêmes jusqu’à l’heure décisive. Aussi vont-ils s’engager économiquement, division par division.

Vers 18h., la contre-offensive désespérée de Blücher fait plier la gauche française. Napoléon envoie de ce côté la moitié de sa Garde à pied afin de rétablir le combat (ce sera le seul prélèvement sur la réserve). Vers 19h30, l’autre moitié de la Garde livre l’attaque décisive avec le Corps de cavalerie de Milhaud. A ce moment, Napoléon dispose encore des 10.000 hommes de Lobau pour parer à l’imprévu toujours possible du champ de bataille tel l’entrée en ligne de Bülow.

Bref, malgré son infériorité numérique, Napoléon pourra jusqu’au bout diriger le combat, imposer sa volonté aux Prussiens et rester maître des événements. Clausewitz reconnaît, sans trop de détours, que les Prussiens avaient besoin de cette dernière leçon " du plus grand capitaine de son temps ".

En somme, Blücher ne sait opposer à cette science de la bataille que l’intrépidité de ses soldats et son admirable acharnement. Il dispose de 80.000 hommes, avec Zieten, Pirch Ier et Thielmann. Il croit avoir devant lui la totalité des troupes françaises et, dès lors, ne peut espérer remporter la victoire sans renforts. Mais Wellington, qui est venu le trouver vers 13h. au moulin de Bussy (Brye) et ignore la présence de Ney aux Quatre-Bras, lui a promis d’intervenir avec ses divisions s’il n’était pas lui-même attaqué. D’autre part, Bülow pourra peut-être rallier le gros de l’armée; dès lors, la tactique de Blücher consiste évidement à user l’adversaire en prolongeant le combat.

Mais l’armée prussienne comprend mal le combat d’usure. Blücher, qui n’a d’abord en première ligne que 3 divisions de Zieten entre Ligny et Sombreffe, engage successivement, à 15h30. et à 19h., 6 autres divisions.

A Ligny, il cède trop facilement aux demandes de renfort de Zieten. A Saint-Amand, il s’acharne et s’épuise en trois retours offensifs de grande envergure, exécutés respectivement vers 17h., 18h et 19h. Ces attaques répétées ne pouvaient, en cas de succès, que placer les troupes prussiennes dans une situation critique, au milieu des réserves françaises. Des retours offensifs à faible portée, combinés avec la résistance de pied ferme, comme l’ont été le surlendemain ceux des Anglo-Néerlandais à Mont-Saint-Jean, auraient coûté beaucoup moins cher et usé tout autant l’armée française.

L’erreur, très honorable sans doute, de Blücher a consisté à ne pas savoir attendre. Et pourtant, à 18h30., on lui rend compte que les attaques françaises semblent mollir aux deux ailes. Il a deviné, aux marches et contre-marches qu’exécute la Garde, une hésitation chez l’adversaire. Dans le même temps, il apprend que Wellington ne pourra pas lui envoyer un seul homme; mais, du même coup, il sait que Napoléon n’a pas tout son monde sous la main et qu’il peut au moins compter sur les Anglais pour couvrir son flanc droit. Toutes ces raisons justifient, semble-t-il, sa dernière tentative.

En tout cas, les grands retours offensifs de 17h et de 18h. sont de trop. Ils ont usé prématurément les Français sans entamer leurs réserves; et lorsque, à 19h30., une canonnade violente annonce l’attaque de la Garde Impériale, Blücher, revenant au galop, ne peut trouver, pour barrer la route aux Français, que quelques débris de réserves partielles et les 32 escadrons de Röder. Abstraction faite de 2 divisions de Thielmann, il ne reste plus que des déchets de toute l’armée prussienne.

 

Procédé de combat.

L’emploi des forces dans le combat est fait de la mise en œuvre de deux éléments :

a) La valeur guerrière des troupes.

b) La combinaison habile de la marche et du feu de l’infanterie, comme des efforts des trois armes.

A Ligny, la valeur des troupes, toutes nations confondues, était exceptionnelle; mais les généraux français, soit par excès de gloire, soit par injuste mépris de l’adversaire, ont cédé à la tentation de trop compter sur le courage et l’élan de leurs soldats.

La " furia francese " n’est sans doute pas étrangère aux folles imprudences de Waterloo.

" Quels soldats, a écrit un royaliste émigré présent à la bataille de Ligny, ce n’étaient plus les faibles débris d’Arcis-Sur-Aube. C’était, selon le point de vue, une légion de héros ou de démons ".

La division Lefol, la première à s’engager sur Saint-Amand, s’avance sur trois colonnes, bien en vue, sur l’air de " La Victoire en chantant ". La division Pêcheux fait à peu près de même à Ligny. La division Girard au " Hameau " et la Jeune Garde à Saint-Amand observent le même dispositif. Au " Hameau ", l’assaut est si prompt, si résolu, si ardent, que les Prussiens terrifiés lâchent pied presque sans combattre.

En effet, toutes ces attaques, et d’autres encore, ont des allures d’assaut. Toutes se font en colonnes profondes qui s’avancent sans arrêt, se contentant de serrer les rangs sous la mitraille et ne laissant guère le temps d’agir aux essaims de tirailleurs placés en avant des lignes.

L’action du feu ne commence réellement qu’après l’abordage, après le coup de massue, lorsque la résistance de l’ennemi, ou tout simplement quand les obstacles du terrain sont venus briser les formations d’attaque, arrêter l’élan des colonnes en rendant leur déploiement nécessaire.

L’infanterie qui dédaigne ainsi de préparer ses attaques avec le fusil ne les prépare pas beaucoup mieux avec l’artillerie.

Les divisions Lefol et Pêcheux s’engagent avant que leurs batteries aient ouvert le feu; et le général Pêcheux ne se décide à faire canonner Ligny qu’après trois assauts infructueux et sanglants.

A la même heure, Ney ne lie pas mieux l’action de son infanterie à celle de sa cavalerie. Il lance prématurément à la charge les cuirassiers de Kellermann qui ouvrent bien une brèche dans les deux premières lignes anglo-néerlandaises, mais arrivent avec des chevaux hors d’haleine devant la troisième ligne où ils se trouvent seuls au milieu de l’armée de Wellington, fusillés et mitraillés de partout. Or, pas une colonne d’infanterie n’a été poussée en avant pour tirer parti de cette magnifique chevauchée, plus sanglante que celle de Marengo et combien moins efficace.

Le même Ney ordonnera le lendemain, à Mont-Saint-Jean des chevauchées encore plus sanglantes et plus stériles avec un oubli total des nécessités de la liaison des trois armes.

L’attaque de la Vieille Garde sur Ligny a été dirigée avec plus de méthode que les attaques partielles précédentes. Une assez longue canonnade l’a précédée, protégeant le déploiement des troupes sur deux colonnes. La trouée une fois assurée par ces colonnes, la cavalerie est passée à son tour, puis a pris les devants, dégageant un peu la route de l’infanterie et brisant l’effort d’une bonne part des escadrons de Röder.

La légende a vite fait de déformer l’histoire et d’altérer ses leçons. Volontiers elle oppose dans la bataille napoléonienne " l’événement " de la fin au combat d’usure. Il semblerait que l’attaque décisive s’y distingue des autres par la densité des formations, par l’effet de surprise et le choc irrésistible dénouant rapidement la crise.

A Ligny en particulier, on dépeint l’assaut superbe des colonnes de la Garde Impériale, leur passage du ruisseau le long duquel Napoléon a fait raser les arbres par l’artillerie afin que les compagnies puissent passer de front sans se rompre; la brèche enfin qu’elles ouvrent sans tirer en plein saillant prussien, produisant, écrivit Soult à Davout, " comme un effet de théâtre ", tandis que les Prussiens lâchent pied sur tous les points.

Sans doute, tous ces détails sont-ils vrais; mais ce n’est pas là toute la vérité.

La Vieille Garde n’a pas adopté pour l’attaque un dispositif plus profond que celui adopté pour la plupart des autres assauts. Son effectif en infanterie ne dépassait pas les 8.000 hommes.

Elle n’a pas combattu autrement que les divisions citées précédemment. Après avoir tiré du choc tout le parti possible, elle a ouvert le feu à son tour, notamment sur la cavalerie prussienne qui la chargeait furieusement. Ses carrés ont poursuivi lentement leur progression vers le moulin de Bussy tandis que les escadrons français et prussiens tourbillonnaient en avant d’eux. Cette progression a été si lente et, dans l’ensemble, les effets de cette attaque ont été si peu foudroyants, qu’à 21h30 on tiraillait encore sur la ligne Brye-Sombreffe.

En un mot, ce qui distingue le plus l’attaque décisive de Ligny de celles qui l’ont précédée, c’est qu’elle fut la dernière de la journée.