Campagne de 1809

En 1809, Napoléon était maître de la plus grande partie de l'Europe. Il avait anéanti l'armée austro-russe à Austerlitz, le 2 décembre 1805, et, le 14 octobre 1806. il avait battu les Prussiens à Iéna. La défaite totale de la Russie à la bataille de Friedland le 14 juin 1807 avait conduit ce pays à abandonner la lutte. Seule la Grande-Bretagne, l'ennemi le plus acharné de Napoléon 1er, était restée sur le pied te guerre. Cette période est celle de l'apogée de l'Empire, mais il est possible de comprendre, rétrospectivement, qu'il était condamné à disparaître. Trois causes allaient provoquer sa chute.

D'abord, il y avait eu la grave défaite navale clé Trafalgar, le 21 octobre 1805, face à l'amiral anglais Nelson, qui avait provoqué l'isolement de l'Empire, ensuite, la guerre d'Espagne avait fini par affaiblir considérablement ses ressources. Enfin, un troisième facteur allait se révéler décisif : chaque bataille remportée par Napoléon faisait croître le ressentiment de ses ennemis, ce qui attisait le feu de la guerre et conduisait à de nouveaux bains de sang.

Une victoire absolue et définitive restait chaque fois plus inaccessible pour Napoléon et lorsqu'il dut rentrer à Paris au début du mois de janvier 1809, ce fut pour faire face à des complots et au réarmement des Autrichiens. L'unique solution qui s'offrait à lui était de les affronter rapidement et d'anéantir une fois de plus leur armée.

Au tout début de 1809, Napoléon, qui s'était enlisé dans une guerre en Espagne, reçut des nouvelles inquiétantes : l'Autriche, qu'il avait défaite en 1805, en même temps que les Russes, à Ulm puis à Austerlitz, était en train de se réarmer. En hâte, il rentra a Paris pour préparer de nouveaux plans de campagne.

Vers le mois de mars 1809, la mobilisation autrichienne était totale et, le 9 avril, une armée commença à remonter la vallée du Danube en direction de la Bavière, prenant d'assaut sur son chemin quelques postes français. Napoléon décida de faire face à la menace immédiatement en prenant lui-même le commandement de sa Grande Armée d'Allemagne le 19 avril. Il marcha alors sur Vienne et occupa la ville.

Ce succès n'avait cependant que peu de portée pratique, car l'archiduc Charles, le frère cadet de l'empereur François Il d'Autriche, n'avait pas vraiment cherché à défendre la capitale. Par prudence stratégique, il avait préféré s’éloigner avec ses 95 000 hommes et passer sur la rive nord du Danube, Sachant que si Napoléon attaquait - et l'attaque était sa tactique habituelle - il lui faudrait d'abord franchir le Danube, un puissant obstacle naturel qui lui couperait la retraite en cas de bataille.

Aussi incroyable que cela puisse paraître de la part d’un chef militaire aussi brillant que Napoléon, celui-ci ne parvint pas à situer avec précision, malgré les cartes et les reconnaissances, les positions de l'armée autrichienne. Si bien que le 20 mai, croyant l'ennemi suffisamment éloigné, il se risqua à franchir le Danube par l'île Lobau, située à quelque 7 kilomètres au sud de Vienne. Il paraît encore plus surprenant de voir que, dans son impatience d'en découdre avec les Autrichiens, il n'ordonna la construction que d'un seul pont flottant pour franchir les 750 mètres qui le séparaient de l'île Lobau. La contre-attaque de l'archiduc le 21 mai surprit les Français et mit en péril leur tête de pont sur la rive nord.

Lors des combats autour des villages d'Aspern et d'Essling, qui durèrent deux journées entières, l'armée autrichienne disposait de deux fois plus de soldats et d'artillerie que Napoléon. Au plus fort de la bataille, le fragile pont flottant fut détruit à cinq reprises au moins, soit par des brûlots lancés par les Autrichiens, soit par le courant du fleuve, si bien que les 20 000 soldats de réserve et les munitions de Napoléon restèrent isolés sur la rive sud du Danube.

Le 22 mai vers 14 h, Napoléon dut se résigner à ordonner la retraite pour se réfugier dans l'île Lobau. La retraite s'effectua avec beaucoup de difficultés et le pont flottant de la rive nord dut être détruit pour empêcher les Autrichiens d'engager la poursuite : pour la première fois en dix ans, Napoléon venait d’être battu. L'un et l'autre camp perdirent environ 22 000 soldats, mais Napoléon avait été chassé de la rive nord du Danube. La nouvelle parcourut toute l'Europe et beaucoup de capitales s'en réjouirent. De plus, Napoléon avait perdu au cours de la bataille l'un de ses plus fidèles compagnons, le maréchal Lannes.

Il semble que ce revers ait paralysé pendant un temps toute initiative de Napoléon, mais son désarroi ne dura pas plus d'un jour et demi. Avec son énergie habituelle, il se mit à planifier sa revanche. Malheureusement, le temps jouait contre lui, car l’Europe entière avait appris sa défaite d'Aspern et d'Essling, et des soulèvements contre l'occupation française étaient à prévoir, aussi bien en Allemagne que dans d'autres pays d'Europe. La position de Napoléon était très claire: il fallait qu'il détruise l'armée autrichienne le plus rapidement possible. L'Empereur se lança donc dans une préparation frénétique de nouveaux plans de campagne, et ses ordres se mirent à inonder son quartier général. Dès le 25 mai, le pont reliant l'île Lobau a la rive sud du Danube avait été réparé et consolidé. Napoléon fit ramener immédiatement ses 10 000 blessés à Vienne, où les meilleurs soins de l'époque purent leur être donnés. Ensuite, il fit revenir son armée sur la rive sud du Danube, à l'exception du 4e corps du maréchal Masséna, qui reçut pour mission de construire des routes et des fortifications dans l'île Lobau. Deux ponts supplémentaires furent préparés et de longs pieux en bois furent plantés en amont dans la rivière, afin de bloquer tous les brûlots lancés sur l'eau à la dérive par les Autrichiens.

Très vite, Napoléon se mit à envoyer des messages ordonnant l'envoi de renforts, importants ou non. Implicitement, la teneur des messages était « Envoyez-moi au plus vite tous les hommes et tout le matériel dont vous disposez ! » Ses maréchaux et ses généraux, accoutumés aux mouvements rapides de troupes voulus par Napoléon, accoururent sans tarder d'Allemagne centrale et d'Illyrie jusqu’à la petite île Lobau. Début juillet, Napoléon avait accompli le tour de force de rassembler 160 000 hommes à Vienne.

Avec tout autant d'énergie, Napoléon s'employait à préparer son arme favorite, celle qui avait marqué le début de sa carrière militaire l'artillerie. Dès les premiers jours de juillet, il avait réussi à rassembler 554 canons de tous types.

Pendant ce temps, l'archiduc Charles était resté inactif. Bien que chef militaire de grande valeur, il avait été surpris par sa propre victoire d'Aspern et d'Essling. Alors que Napoléon n'avait pas tardé à sortir de son abattement, l'archiduc Charles était passé de l'euphorie à la torpeur, envisageant même un moment de proposer à son frère François Il la signature d'un traité de paix avec la France. Sur le terrain, il se contenta de déplacer ses forces de l'autre côté du Russbach et de faire reconstruire les fortifications d'Aspern et d'Essling.

Certains ont suggéré que son inaction fut délibérée. Pour eux, Charles s'attendait, d'une part, à être rejoint très vite par son frère cadet, l'archiduc jean - qui venait de Presbourg (Bratislava), à l'ouest, à la tête de 13 000 hommes rappelés d'Italie -, et, d'autre part, à ce que le mécontentement grandissant des Allemands face au despotisme de Napoléon se transforme en révolte. Son premier espoir fut anéanti par la défaite du Raab, infligée le 14 juin à l'archiduc Jean par Eugène de Beauharnais, beau-fils (le Napoléon et vice-roi d'Italie, venu secourir la Grande Armée, ce qui obligea l'archiduc jean a se replier vers Pest.

Son second espoir ne se matérialisa pas à temps, en raison de la rapidité de réaction de Napoléon. Grâce à son redoublement d'activité, l'Empereur se trouva de nouveau en mesure de battre les Autrichiens avant que ceux-ci n'aient réussi à fomenter un soulèvement en Allemagne. L'archiduc Charles ne sut pas profiter des six semaines de répit et il ne parvint à incorporer à son armée que les miliciens de l'armée territoriale, la Landwehr, et quelques pièces d'artillerie.

Le plan de Napoléon était simple. Le 30 juin, il lança une opération de diversion avec l'une de ses divisions, appuyée par 36 canons, depuis l'île Lobau en direction du nord-est, afin de détourner l'attention des Autrichiens de son principal point de traversée du fleuve, plus à l'est, en face du village de Gross Enzersdorf. Le franchissement de la rivière par le gros des troupes françaises commença tard dans la journée du 4 juillet, après un bombardement d'artillerie depuis l'île Lobau. L'intention de Napoléon était de se servir du village de Gross Enzersdorf comme d'une charnière autour de laquelle faire pivoter ses troupes en direction du nord-ouest, afin de déborder les flancs fortifiés de l'ennemi et de séparer le gros des forces autrichiennes de celles de l'archiduc jean. L'habileté de son plan résidait dans le maintien de l'essentiel de la Grande Armée au sud du Danube jusqu'à la nuit du 3 au 4 juillet, tandis que les provisions et les munitions étaient transférées en priorité.

Pendant ce temps, l'archiduc Charles, ignorant tout des plans de Napoléon, avait, sur les conseils de ses généraux, rassemble ses 142 000 hommes hors de portée de l'artillerie française. Il avait d'abord placé son flanc droit près du Bissamberg avant de le déployer vers le sud-est, derrière la ligne de défense du Russbach. Les villages Aspern et Essling restèrent à peine défendus. Le 4 juillet à 19 h, Charles écrivit à son frère jean : « Cette bataille du Marchfeld va décider du sort de notre dynastie. Je te demande de me rejoindre immédiatement, en laissant en arrière les réserves de munitions et les bagages, et de venir renforcer mon flanc gauche. »

Dans la nuit du 4 juillet et au matin du 5, un orage se déclencha, étouffant le bruit de l'armée de Napoléon qui traversait les dix ponts de l'île Lobau pour se diriger vers le sud de Gross Enzersdorf et détruisant en partie les postes d'observation des Autrichiens, Grâce aux officiers du maréchal Berthier, tout se déroula selon les plans prévus. Le 5 juillet vers 10 h, la majeure partie de la Grande Armée avait traversé le Danube et se déployait en position de combat, sur deux lignes incurvées faisant face au nord-ouest : le maréchal Davout commandait le flanc droit avec son 3e corps d'armée de 35 000 hommes, et le maréchal Masséna le flanc gauche - il avait réussi à traverser le fleuve avec ses 27 000 hommes sur un pont flottant de 165 mètres construit en moins de huit minutes.

En milieu d'après-midi, la Grande Armée, après une progression lente mais ininterrompue, s'était déployée en triangle Davout se retrouvait face au Russbach tandis que Masséna, après avoir pris Aspern et Essling sans rencontrer de forte résistance, alignait ses troupes à 45 degrés de celles de Davout, face au Bissamberg. Le général Marmont et le général bavarois von Wrede, avec 18 000 hommes et 48 canons, achevaient de traverser le Danube depuis la rive sud jusqu'à l'île Lobau.

Il semble que les Autrichiens n'espéraient pas voir d'autres mouvements de troupes ce jour-là. Napoléon, quant à lui, cherchait une victoire rapide et écrasante, si bien que, vers 19 h, il donna son ordre d'attaque au maréchal Davout et à Bernadotte - qui commandait 18 000 hommes du 9e corps, en majorité des Saxons -, dans l'espoir de briser le centre et le flanc gauche des Autrichiens et de les encercler en prenant Wagram et Markgrafsneusiedl.

Cet assaut fut cependant un échec, entre autres raisons parce que l'archiduc Charles réussit à rallier personnellement ses troupes en fuite et a organiser une contre-attaque. Sans que l'on puisse comprendre pourquoi, il semble que les troupes de Napoléon ne cherchèrent pas à accentuer leur attaque avec la même vigueur qu’en d'autres occasions. L'armée d’Italie, sous les ordres d'Eugène, ne reforma ses lignes que lorsqu’elle se vit menacée par les baïonnettes de la Garde impériale ; les malheureux Saxons, quant a eux, furent souvent pris pour des Autrichiens à cause de leurs casaques blanches, et beaucoup furent abattus par leurs propres compagnons d'armes, À la tombée de la nuit, cependant, sous lueurs de l'incendie de Wagram. les combats prirent fin.

Comme le soleil se levait vers 4 h en ce début du mois de juillet, Napoléon prépara en hâte une reprise des combats dès l’aube. Son plan consistait à renforcer son flanc droit pour le faire ensuite pivoter contre le flanc gauche des Autrichiens, tandis que d'autres formations attaqueraient l'ennemi au centre. Les troupes de Masséna avancèrent vers le front et se placèrent entre Süssenbrunn et Aderklaa. Une seule division fut laissée en position pour défendre Aspern, sur la gauche, ainsi que les ponts de l'île Lobau. L'Empereur dormit d'un sommeil léger, protégé par ses tambours.

L'archiduc Charles avait naturellement prévu lui aussi un plan de bataille. Son idée était de lancer dès l'aube une attaque massive avec deux corps d'armées, c'est-à-dire 36 000 hommes environ, dans le but d'écraser le flanc gauche français, tout en attaquant Davout par le nord. C'est l'archiduc qui engagea le premier les combats.

Dès leur déclenchement au matin du 6 juillet, les combats, qui s'étalaient sur un front de 20 km, furent indécis. Avant même 8 h du matin, le village d’Aderklaa, au centre, avait été pris par les Autrichiens, puis repris par les, Français, pour retomber une fois de plus aux mains des Autrichiens, ce qui prouve l'intensité des combats qui s’y déroulèrent. Ce fut au cours de ce dernier choc que Bernadotte, qui s'était porté au devant des Saxons en fuite pour les rallier - les soldats de Masséna les avaient eux aussi pris sous leur feu par erreur -, reçut de l’Empereur, qui avait observé sa manœuvre sans comprendre, ses mots sans appel : « Eloignez-vous de ma vue immédiatement et quittez la Grande Armée dans les vingt-quatre heures ! »

Une heure durant, sur le flanc droit de Napoléon, les Autrichiens réussirent à faire reculer soldats de Davout, tandis que sur son flanc gauche, qui avait plusieurs heures de retard sur le plan prévu, ils parvenaient à repousser l’unique division du général Boudet et à menacer les ponts. À ce moment-là, vers 10 h, 1’archiduc avait acquis une supériorité presque décisive. Les unités avancées du général comte Johann Klenau étaient parvenues à Essling par l’est après avoir pris d'assaut Aspern. Mais les officiers autrichiens n’avaient pas coutume de prendre des initiatives dans les moments critiques, si bien qu'ils préférèrent ne pas prendre de risque et arrêtèrent leur avancée dans l'attente nouveaux ordres.

Napoléon, en revanche, semblait encore mieux exprimer son génie militaire dans les moments de danger. Marmont déclara plus tard que « l’Empereur restait d’un calme parfait, malgré l’inquiétude qui se lisait sur les visages de ses généraux à la vue de la progression du flanc droit ennemi ». Napoléon fit aligner une batterie supplémentaire de cent canons pour appuyer les soldats de Masséna qui se déplaçaient vers le sud, le long du front autrichien, afin d'aller renforcer le flanc gauche français. C’est à ce moment-là que l'avancée des Autrichiens fut enfin stoppée, grâce aux charges répétées de la cavalerie que le maréchal Bessières lança pour gagner du temps.

Le point culminant de la bataille était arrivé. Après des combats longs et sanglants, Davout avait réussi à s'emparer de Markgrafsneusiedl, sur le flanc droit. Peu après la mi-journée, voyant que la ligne de feu du maréchal se trouvait au-delà de l’église de ce village, Napoléon jugea que le montent était venu de lancer l'attaque du général Macdonald contre le centre des lignes autrichiennes, un direction de Gerasdorf, à la charnière entre deux corps d'armée ennemis.

Quelque 8 000 fantassins, appuyés par la cavalerie, s'avancèrent en formation serrée. Leurs pertes furent énormes - certains historiens ont estimé que ces unités perdirent près des trois-quarts de leurs hommes - mais le courage de ces soldats décida du sort de la bataille. En effet, au même moment, sur le flanc gauche, Masséna parvenait à reprendre Aspern et au centre droit, le reste de l'armée d'Italie avançait vers le bourg de Wagram.

En début d'après-midi, vers 14 h 30, la situation était désespérée dans le camp autrichien. L'archiduc Charles, légèrement blessé, ne voulut pas laisser anéantir son armée - l'archiduc jean n'arriva que trop tard, vers 16 h. Les Autrichiens parvinrent à se dégager de la bataille, ce qui prouve l'acharnement des combats qui venaient de se dérouler ce jour-Là. les français se montrant incapables de poursuivre leur ennemi en raison des pertes élevées qu'ils avaient eux-même subies.

Des deux côtés, le nombre des victimes fut énorme. Le carnage du second jour, qui avait duré seize heures sous le feu intense des deux artilleries, dépassa en horreur celui de la bataille en 1807. Du côté français, outre les 26 757 blessés, 5 généraux et 6 806 officiers ou soldats étaient morts à Wagram.

A première vue, Wagram semble n’avoir été qu’un affrontement de plus dans l'interminable succession des grandes batailles napoléoniennes, en raison de l'armistice sollicité par l'archiduc Charles cinq jours après seulement. La paix entre la France et l'Autriche fut signée à Schönbrunn, près de Vienne, le 14 octobre 1809. Les articles du traité stipulaient que 1 Autriche devait payer à l'Empire une énorme indemnisation (près de 85 millions de francs), réduire son armée à 150 000 hommes et céder d'importantes portions de territoire, parmi lesquelles les provinces d'Illyrie, qui passaient sous administration française. En outre, Napoléon, qui avait divorcé d'avec Joséphine car celle-ci ne lui avait pas donné de descendant, demanda la main de L’archiduchesse Marie-Louise, la fille de l'empereur d’Autriche. Celle-ci lui fut accordée en mars 1810. De son mariage avec Marie-Louise devait bientôt naître un fils, que Napoléon nomma roi de Rome. Sa dynastie semblait ainsi assurée et il légitimait. d'une certaine manière, sa propre condition d'empereur par cette union avec l'une des plus vieilles familles royales d'Europe.

La victoire de Napoléon à Wagram fit cependant comprendre aux Etats d'Europe qui avaient été vaincus que son ambition était sans limites et que seule une alliance pourrait mettre fin ces guerres. De plus, Napoléon avait alors quarante ans, sa santé n'était plus très solide et ses décisions étaient moins rapides. Vers 1800, il avait avoué à son majordome : « La vérité, c’est que nous n’avons dans la vie qu’une seule période pour faire la guerre. Je pourrai la faire pendant encore six ans environ. Ensuite, il faudra que je dise ça suffit »

Les nouvelles en provenance d'Espagne étaient de plus en plus sombres. Arthur Wellesley le futur duc de Wellington, avait infligé de sévères défaites aux maréchaux de Napoléon, l’Empire à son apogée montrait ainsi des signes annonciateurs de sa fin. La campagne de Russie, en 1812 tourna au désastre pour Napoléon et, en août 1813, la Grande-Bretagne, la Suède, la Prusse et l’Autriche formèrent une nouvelle alliance contre1’Empereur.