L'artillerie (et le train d'artillerie)

Principales évolutions

 

1798

C’est pendant la campagne d’Egypte que Bonaparte imagine une répartition des pièces d’artillerie entre les divisions de cavalerie et d’infanterie et la constitution de réserves toujours disponibles.

Il constitue un important état-major pour l’artillerie.

1800

Le Premier Consul crée le train d’artillerie car il considère que les moyens de transport civils sont insuffisants pour traîner les pièces d’artillerie.

1801

Par un arrêté du 10 octobre, le Premier Consul organise l’artillerie et la divise en état-major et troupes.

L’état-major comprend 8 généraux de division dont 1 inspecteur général, 12 généraux de brigade, 33 chefs de brigade et 37 chefs de bataillon.

Les troupes comprennent :

- 8 régiment d’artillerie à pied à 20 compagnies ;

- 6 régiments d’artillerie à cheval à 6 compagnies ;

- 2 bataillons de pontonniers à 8 compagnies ;

- 15 compagnies d’ouvriers ;

- 8 bataillons du train ;

- 1 compagnie d’artillerie à cheval de la garde consulaire.

Les compagnies d’artillerie compte environ 60 hommes.

1803

Le 30 avril, 2 compagnies sont rajoutées à chacun des régiments à pied et 1 compagnie est rajoutée au 6ème régiment à cheval.

1804

Durant l’année, l’artillerie de marine est reconstituée en 4 régiments.

Un cadre de dépôt est ajouté à tous les régiments d’artillerie à pied.

1805

L'artillerie française comprend alors :

- 8 régiments d'artillerie à pied ;

- 6 régiments d'artillerie à cheval ;

- 10 bataillons du train d'artillerie (un 11ème est créé en fin d’année) ;

- 2 bataillons de pontonniers.

Les régiments d'artillerie à pied comportent alors 22 compagnies d’un effectif d'une centaine de canonniers chacune.

Les compagnies alignent en général 6 canons de 8 livres (tirant des boulets non explosifs) et 2 obusiers de 10 livres (tirant de rudimentaires obus explosifs).

Les compagnies dites " de réserve " sont armées de canons de 12 livres.

Les régiments d'artillerie à cheval comportent 6 compagnies alignant chacune 6 canons de 4 livres (parfois 4 canons de 4 livres et 2 obusiers de 10 livres).

Chacun des 10 bataillons du train d'artillerie comprend 4 compagnies de guerre et 1 de dépôt.

Chaque compagnie a un effectif de 80 hommes.

En temps de guerre, les bataillons sont dédoublés, chacun d'eux donnant naissance à un bataillon " bis ".

A Austerlitz, toutes les divisions d’infanterie ont 1 compagnie d’artillerie à pied.

1807

Le train des équipages est militarisé en mars, compte tenu de l'insuffisance du transport civil pendant la campagne de Pologne.

Il compte 8 bataillons à 4 compagnies de 80 hommes.

1808

Le train des équipages est porté à 12 bataillons.

1809

Les régiments d'artillerie à cheval sont dotés d’une compagnie de dépôt chargée d'assurer la remonte et l'instruction des recrues.

1 bataillon provisoire du train des équipages est créé en Espagne.

1810

Lors de l'annexion de la Hollande à la France, l'incorporation de l’artillerie hollandaise permet la création :

- d'un 9ème régiment à pied ;

- d'un 7ème régiment à cheval, ne comportant que 2 compagnies qui seront incorporées en 1811 à 2 autres régiments d'artillerie à cheval ;

- d’un 14ème bataillon du train d'artillerie.

Le train des équipages est complété par un 13ème bataillon et par 1 bataillon provisoire créé en Espagne.

1812

Lors de l'invasion de la Russie, tous les régiments d'artillerie fournissent des compagnies qui participent à la campagne.

Le Train des Equipages compte alors 22 bataillons.

1813

En suite de l’épouvantable retraite de Russie, afin de compenser la faiblesse de l’infanterie dont il dispose, l'Empereur augmente le plus possible la puissance de son artillerie.

Le 21 janvier, 4 compagnie sont ajoutées à tous les régiments d’artillerie à pied.

Le 1er août, 2 compagnies sont ajoutées à tous les régiments d’artillerie à pied et 4 des régiments d’artillerie à cheval reçoive une septième compagnie de guerre.

Toutes les divisions d’infanterie comportent désormais 2 compagnies d’artillerie à pied.

Les réserves de corps d’armée et d’armée ont suivi la même évolution vers un renforcement de l’artillerie.

La Garde aligne 20 batteries.

Les batteries à pied sont attelées avec les chevaux des bataillons du train.

Au retour de Russie, 9 bataillons du Train des Equipages peuvent être reconstitués et 3 nouveaux bataillons sont créés dans le courant de l’année.

1814

L’artillerie française compte 328 compagnies : 252 à pied, 48 à cheval, 28 de la Garde Impériale (6 à pied et 6 à cheval pour la Vieille Garde, 15 à pied et 1 à cheval pour la Jeune Garde).

Chaque compagnie comporte 6 ou 8 pièces selon le calibre.

Le train d’artillerie compte 14 bataillons principaux et 12 bataillons " bis " dans la ligne et 2 régiments de la Garde à 12 compagnies chacun.

Les troupes accessoires comptent 18 compagnies d’ouvriers, 6 compagnies d’armuriers, 3 bataillons de pontonniers et 1 compagnie de pontonniers de la Garde.

Le 12 mai, la première restauration réduit les troupes d’artillerie à 12 régiments :

- 8 à pied de 21 compagnies chacun (10 officiers et 18 hommes à l’état-major, 4 officiers et 62 hommes par compagnie, soit un total par régiment de 94 officiers et 1.320 sous-officiers et soldats) ;

- 4 à cheval de 6 compagnies chacun (7 officiers et 8 hommes à l’état-major, 4 officiers et 62 hommes par compagnie, soit un total par régiment de 31 officiers et 380 sous-officiers et canonniers) ;

- 1 bataillon de pontonniers de 8 compagnies ;

- 12 compagnies d’ouvriers ;

- 4 escadrons du train (15 officiers et 256 hommes).

L’artillerie ne compte plus que 192 compagnies (168 à pied et 24 à cheval).

Les compagnies de la Garde sont supprimées.

Le train d’artillerie, qui traîne les pièces tant de l’artillerie à pied que de l’artillerie à cheval, est considérablement réduit : la mobilité de l’artillerie s’en trouve largement compromise.

Heureusement, dès le 9 septembre, le nombre des escadrons du train est doublé.

1815

A son retour de l’île d’Elbe, Napoléon reconstitue l’artillerie de la Garde mais ne réorganise pas profondément l’artillerie de la ligne.

Il n’exige d’elle que des compagnies de campagne et lui confie l’exécution des ordres donnés pour le réarmement de l’armée.

Il réorganise en 68 compagnies l’artillerie de marine, dont les canonniers sont rendus à leur vocation normale après avoir été employés en qualité de fantassins (remarquables) en 1813.

Lors de la bataille de Waterloo, l’Empereur dispose d’environ 400 pièces d’artillerie servies par 4.860 artilleurs et 207 officiers.

Ces pièces sont traînées par 4.898 hommes du train d’artillerie commandés par 105 officiers.

La proportion est alors d’un canon pour 1.000 soldats français.

Lors de la seconde restauration, l’artillerie impériale est dissoute et ses cadres dispersés.