Bataille de Talavera

Le 27 au 28 juillet 1809

Wellington estimait que la bataille de Talavera était l’une des plus dures qu'il ait connues. Les Alliés ont 60 canons et 55 500 hommes, dont 34 800 Espagnols sous le commandement du général Cuestas. Les Français ont 46 150 hommes et 80 canons, répartis en deux corps commandés par le roi Joseph Bonaparte et le maréchal Jourdan. Wellington doit d'abord résoudre ses problèmes de communication avec ses alliés, puis il réussit à regrouper toutes ses troupes à l’ouest de l'Alberche; mais, le 27 juillet au matin, il échappe de peu à la capture à Casa das Salinas, près de la rivière.

Au début de l'après-midi, les Alliés sont déployés sur un front d'un peu plus de 3 Km qui s'étend de la butte de Medellin, au nord (avec ses détachements de cavalerie dans la plaine derrière elle, pour sur­veiller l'arrivée attendue de Soult), le long d'un ruisseau, la Portina, au centre (ou de nombreuses pièces d'artillerie sont en batterie sur un terrassement), jusqu'aux murailles de Talavera, au sud. Les Anglais tiennent la moitié septentrionale. Deux heures plus tard, l’assaut français est brisé. Apres une pause qui dure jusqu'à 11 heures, les Français repartent à I'attaque sous un soleil torride et assaillent par trois fois les positions de Wellington, faisant porter immédiatement leur principal effort au sud de Medellin.

La puissance de feu supérieure de la 1^ère division (Sherbrooke) et ses divisions voisines brise encore une fois l’attaque fran­çaise vers les 2 heures de l'après-midi. Mais quand Sher­brooke traverse le Portina, il est violemment accroché par la deuxième ligne française; Wellington improvise un mouvement de soutien par la 3^ème division et vient finalement à bout de la menace qui pesait sur son centre. Les Français tentent alors de tourner le flanc allié dans la plaine située au nord du champ de bataille. Le feu de 8 canons et une charge de cavalerie par la brigade Anson répondent à cette nouvelle menace, mais le 23^° dragons légers charge dans un ravin et ses survivants ne doivent d'être sauvés qu'à l'intervention de la légion allemande du roi, cependant que les Français, épuisés, se replient. Jourdan et Joseph Bona­parte, qui s'entendent mal, décident finalement, vers 4 heures et demie, de rompre le combat et de battre en retraite au-delà de l'Alberche, en direction de Toledo.

Les pertes sont les suivantes : Anglais : 5 365 hommes, soit le quart de leur effectif; Espagnols : 1200; Français : 7 268 et 20 canons. Un feu de broussailles qui a embrasé la plaine a fait de nombreuses victimes. Wellington décide alors de se replier vers l’ouest, car Soult s'approche par le nord et menace d'encercler l’armée alliée en la coupant du Portugal et de ses bases. Le généralissime anglais sera fait vicomte à la suite de cette bataille.