Bataille de Smolensk

Le 17 et 18 août 1812

Après l'échec des manoeuvres de Vilna et de Vitebsk, Napoléon veut emporter la décision par une bataille géné­rale avec les armées russes de Barclay de Tolly et de Bagration. Il estime qu'une attaque de front n'entraînerait pas le résultat escompté, car elle inciterait les Russes à continuer leur retraite. Il se propose alors d'amener par surprise son armée sur la ligne de retraite de l'adversaire et conçoit la manœuvre de Smolensk, consistant à laisser devant le front ennemi un simple rideau constitué par de la cavalerie et de petits détachements d'infanterie, puis, cou­vert par ce rideau, à exécuter à l'abri des marais et des forêts qui le séparent du front russe une rapide marche de flanc, enfin à traverser le Dniepr, à remonter la rivière jusqu'à Smolensk et à arriver ainsi en force sur les der­rières des Russes.

L'offensive prise par Barclay sous la pression du tsar ne peut que favoriser ce projet : à Krasnoé, l'avant-garde fran­çaise sous Murat et Ney culbute le flanc gauche de Bagra­tion. Mais celui-ci, plus parce qu'il a un certain génie tac­tique que parce qu'il a compris la pensée de Napoléon, envoie en toute hâte la division du général Neverowski à Smolensk. Cette division résiste pendant toute la journée à Murat et Ney, permettant à Barclay d'opérer un repli géné­ral : la surprise escomptée par Napoléon ne se produit pas. Celui-ci pense néanmoins que Barclay va accepter la bataille à Smolensk. L'armée française entoure la ville, du sud-ouest à l'est sur la rive gauche du Dniepr. Le corps de Ney prend position devant le faubourg de Krasnoë, appuyé sur la gauche à la rivière. Le corps de Davout fait face à la porte principale, celle de Malakoskia. A droite s'étend l'armée polonaise de Poniatowski, tandis que la cavalerie de Murat forme l'extrême droite, s'appuyant à la rivière. La Garde et l'armée d'Eugène sont en réserve. Junot s'est égaré et ne peut rejoindre. Napoléon pense d'abord que l'armée russe sortira de la ville pour livrer bataille. En effet, le 17 au matin, les Russes commencent à sortir, mais il ne s'agit que d'un simulacre destiné à tromper les Fran­çais, tandis que l'armée de Bagration se retire sur Moscou. L'Empereur comprend alors qu'il n'aura pas la bataille espérée : il ordonne l'attaque générale pour enlever la ville. Lorsque la nuit tombe, l'armée française se prépare pour l'assaut. Mais les divisions de Barclay se retirent, mas­quées par la nuit, et gagnent la campagne au nord de la ville après avoir mis le feu à celle-ci. A 2 heures du matin, le 18, les Français entrent dans une place déserte et dévo­rée par l'incendie. La manoeuvre de Smolensk a échoué.

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