Bataille de Raab

Le 14 juin 1809

Pour les Français, la campagne de 1809 s'engage mal sur le Danube et Napo­léon prend personnellement la direction des opérations, pendant qu’Eugène de Beauharnais passe à l'offensive en Italie du Nord contre l'archiduc Jean. Après les victoires françaises à Abensberg et à Eckmühl, l'archiduc se replie de l'Isonzo sur Essling-Aspern; l'armée française l’incite à s'accrocher à Raab, à 110 km au sud-est de Vienne. Les Autrichiens, environ 35 000 hommes, prennent position sur une hauteur à l'est de la Raab; l’infanterie - levée localement - occupe un village et deux fermes à la droite du dispositif, et la cavalerie une plaine plus à l'est. Le prince Eugène avance avec 14 000 hommes; il est soutenu par Macdonald, avec 9 000 hommes, mais ce dernier corps ne prendra pas part à la bataille; Montbrun et Grouchy attaquent l'aile gauche autrichienne à 11 heures et demie du matin avec leurs cavaleries française et italienne, les avant-postes autri­chiens sont enfoncés, mais les assaillants, sous le comman­dement général d'Eugène, se bornent à faire diversion, cependant que l'attaque principale est déclenchée par l'infanterie sous les ordres de Sarras, Durutte et Sévérolin contre la hauteur qui forme le centre des positions autri­chiennes. L'assaut est donné à 2 heures et demie de l'après-midi; le centre et l'aile droite autrichiens résistent à la tentative française de prendre le contrôle des fermes et du village de Kis-Megyer, mais la cavalerie, à l'aile gauche, s'enfuit quand l'artillerie française ouvre un feu meurtrier. Eugène fait alors donner la réserve (la division Pacthod et la garde royale italienne), ce qui permet au centre français de gagner enfin un peu de terrain. A 5 heures, l'archiduc estime que sa retraite risque d'être coupée par la cavalerie française et il donne l'ordre de ces­ser le combat. Son aile droite se réfugie dans la forteresse de Raab tandis que le reste de ses troupes se replie en bon ordre sur Gönyö et Comoron.

 Les Autrichiens ont perdu 5 000 hommes, les Français 9 000. Le prince met aussitôt le siège devant Raab, qui se rend le 25 juin, lui permettant de rejoindre Napoléon et la Grande Armée à Vienne, à temps pour la bataille de Wagram.