Bataille de Gorodeczna

Le 12 août 1812

Sur l'avis que le prince de Schwartzenberg marchait à lui, Tormasow s'était arrêté dans la position de Gorodeczna, à moitié chemin entre Prujany et Kobrin : cette position était très forte par elle-même; son front et sa droite étaient couverts par un marais profond et presque imprati­cable. Ce marais séparait les villages de Podubne, Jabin et Gorodeczna de ceux de Zambioschischet Charki. Il n'y avait pour traverser le marais que deux digues : l'une, sur laquelle passait la grande route de Prujany à Kobrin, et qui allait de Gorodeczna jusqu'au pied de la position des Russes; l'autre près de Podubne , sur laquelle passait le chemin de Schereschew à Kobrin, et qui n'était pas praticable pour l'artillerie. Tormasow, ayant assez d'artillerie pour défendre ces deux avenues, se crut inattaquable, et il se décida à attendre le prince de Schwartzenberg sans faire d'autres dispositions. Il négligea d'ailleurs d'occuper le village de Podubne, dont la possession était pour lui d'autant plus importante, qu'il était naturel de supposer que ce serait par ce village que le général Reynier chercherait à tourner la position de Goro­deczna.

Le général Reynier fit alors déployer ses divi­sions de manière à déborder la gauche des Russes. En même temps, il fit attaquer par la brigade Saar les hauteurs qui dominent la ferme de Podubne : cette brigade était soutenue par douze pièces de canon, par l'artillerie de la première division, par celle de Podubne, et par les tirailleurs que le général Siegenthal avait envoyés dans les marais; mais le général Tormasow avait fait passer de nombreux renforts sur ce point menacé, et la brigade Saar fut repoussée jus­qu'à la lisière du bois. Il n'était plus possible au général Reynier de prolonger son front; la cavalerie de l'avant-garde s’étendait, autant que possible, à la droite de la première division saxonne, et cependant elle était encore débordée par la cavalerie russe, que Tormasow avait tirée de la droite pour la porter à son extrême gauche, Cette gauche s'étendait jusqu'au plateau de Zawjuwie.

Le prince Schwartzenberg de son côté fit faire plusieurs fausses attaques par le marais de Gorodeczna, afin d'appeler l'attention des Russes sur ce point; mais le projet échoua, le terrain humide et fangeux ne permettant pas aux tirail­leurs de s'avancer, et Tormasow put juger qu'il n'avait rien à redouter sur sa droite. La cavalerie ennemie ayant tenté une charge sur la droite de celle du général Reynier, fut repoussée avec perte par la cavalerie autrichienne et saxonne. Un moment après, le général Srohlich, qui ve­nait de la gauche, arriva pour augmenter la cavalerie de la droite de deux régiments de hussards autrichiens. Le combat se prolongea encore avec acharnement sur toute la ligne. Vers le soir, le général Reynier ordonna une nouvelle charge de la brigade Saar sur le plateau de Podubne; il la fit soutenir par un régiment d'infanterie et par des tirailleurs. Dans le même temps, Schwartzenberg fit passer le marais à ses troupes, qui se joignirent à la brigade Saar

 Cette double attaque eut un plein succès, et le plateau fut enfin enlevé. Tormasow replia son armée sur Zawjuwie, et se retira par Twele sur Kobrin.

La perte de l’armée russe fut de 4 000 morts et de 500 prisonniers, les Austro Saxons ne perdirent que 2 000 hommes.

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