Bataille de Bussaco
Le 27 septembre 1810
L'armée du Portugal commandée par Masséna avance sur Coïmbra après avoir pris Ciudad Rodrigo et Almeida. Wellington se prépare à livrer bataille afin de retarder la progression des Français, ce qui devrait lui permettre de replier le gros de ses troupes sur la ligne fortifiée de Torres Vedras. Masséna dispose de trois corps d'armée (Ney, Reynier et Junot) totalisant 65 974 hommes et 114 canons. L'armée de Wellington compte 7 divisions et 60 canons - 51 340 hommes, y compris 5 000 Portugais. Wellington déploie ses troupes sur la sierra de Bussaco, le long d'une crête. Ses positions sont étendues, mais il ne place que deux divisions dans la moitié tournée vers l'est (Leith et Hill); il dissimule la plus grande partie de ses troupes au centre afin de contrôler, en la dominant, la route qui monte de Moura et longe le couvent de Bussaco (légèrement à gauche du centre) et afin de tenir fermement la partie de la crête qui domine San Antonio de Cantara par où passe un chemin escarpé traversant la crête près de son centre. Enfin, il poste à l'aile gauche la 4° division (Cole). Afin de faciliter ses communications le long de la crête, il fait construire une route provisoire un peu en arrière de ses positions. Le plan français prévoit que le 2° corps (Reynier) passera par San Antonio, gravira le chemin, franchira la crête, fera un mouvement tournant sur la droite pour se rabattre sur les positions alliées et attaquer la route de Coïmbra pendant que le 6° corps (Ney), donnera l'assaut à partir de Moura, le 8° corps (Junot) formant la réserve. Masséna sous-estime l'importance des troupes qui lui font face - il croit qu'il ne s'agit que d'une arrière-garde -, et ne reconnaît pas leurs positions avec suffisamment de soin. Ne faisant mouvement que tardivement, il perd la journée du 26 septembre.
Le lendemain, à 5 heures 45 du matin, les deux divisions d'avant-garde de Reynier, sous le commandement des généraux Heudelet et Merle, après avoir traversé San Antonio dans la brume matinale, se heurtent à une partie de la 3° division (Picton); Merle atteint la crête, mais est aussitôt repoussé par une charge du 88° d'infanterie anglais pendant que Hill et Leith envoient une partie de leurs division à la rescousse. A 6 heures et demie, deux autres assauts des Français ont été repoussés avec de lourdes pertes pour les assaillants qui comptaient 22 bataillons. Ainsi échoue le mouvement enveloppant prévu par Masséna. Ney, qu n'est pas au courant de ce qui vient de se passer, fait donner les divisions Loison et Marchand par la route Moura-Coïmbra. La division légère Craufurd recule, les Français occupent le hameau de Sula, mais leur progression est arrêtée peu avant la crête par un feu nourri et les shrapnels de l'artillerie britannique. Onze bataillons emmenés par Marchand, à la gauche de Loison, atteignent presque le couvent avant d'être refoulés par les Portugais de Pack, laissant 1 200 hommes sur le terrain. Des combats désordonnés se poursuivent jusqu'à 4 heures, quand Masséna donne l'ordre de repli, sans même avoir fait intervenir h réserve. Quant à Wellington, il s'abstient prudemment de contre-attaquer dans la vallée. Les Français ont des pertes élevées : 4 486 hommes, dont quatre généraux. Celles des Alliés, qui ont mené une bataille défensive exemplaire, ne se montent qu'à 1 254 combattants. Le lendemain, Masséna découvre un moyen de contourner la sierra par l'ouest, et Wellington reprend immédiatement sa marche vers Torres Vedras.
La bataille de Bussaco n'a pas permis d'arrêter la progression des troupes françaises, mais a servi à raffermir le moral des Alliés, et particulièrement celui des troupes portugaises.
France en 600 points (Ney) | France en 900 points |
France en 600 points (Reynier) | |
Angleterre en 600 points | Angleterre en 900 points |
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