Bataille d'Albuera

Le 16 mai 1811

Wellington après la retraite de Masséna avait détaché de son armée, 30 000 Anglais, Espagnols et Portugais qui, sous les ordres du maréchal Beresford, avaient ordre de reprendre la place d’Oli­vença. Les alliés après l’avoir emporté d'assaut, s'étaient établis au sud de Badajoz, derrière le petit ruisseau de l'Albuera. Le maréchal Soult ayant réuni sous ses ordres son propre corps et celui de Latour-Maubourg qui venait remplacer Mortier se porta rapidement en avant et avec 17 000 hommes se jeta sur les positions occupées par les Anglo-Espagnols. Là, comme à Vimeiro, comme à Bussaco, l'ardeur des troupes françaises rendue impuis­sante, du reste, par le défaut de suite et de cal­cul des généraux, s'émoussa contre le froid cou­rage des Anglais, et, après un choc terrible, coûta 3 000 hommes aux alliés et 4 000 aux Français ; les deux armées rentrèrent dans leur position. La division Gérard gravissait en hâte la colline qui était devant elle, suivie de la division Gazan. Celle-ci, trop serrée, ne put se déployer assez vite et essuya un feu meurtrier qui mit du désordre dans ses rangs. Le maréchal se jeta lui-même dans la mêlée ; les généraux Pépin et Werlé furent tués près de lui ; les généraux Gazan, Brayer et Maransin furent grièvement blessés. Au rang des pertes se trouvaient les généraux Werlé, commandant la 2^ème division du 4° corps et le général Pépin, com­mandant la 1^ère brigade de la 2^ème division du 5° corps et le colonel Praefke du 28° léger.

Soult avait conservé sa position de la veille et il la garda toute la journée du 17. Lord Berestord, quoique son armée fût plus nombreuse, n'osa pas recommencer le combat. Les historiens anglais (Fortescue, Oman, Bryant) affirment que l'infanterie anglaise engagée a perdu plus des deux tiers de ses effectifs. Selon eux, les Alliés auraient perdu près de 6 000 hommes sur 35 284, les Français près de 7 000 sur 24 260.

 Quand Wellington arriva trois jours plus tard et qu'il prit connaissance des faits, il riposta : « Cela ne peut aller. Les Anglais en deviendraient tous fous. Faites-en une victoire ». D'accord entre eux, la dépêche fut truquée et la bataille Albuera devint une victoire anglaise ...